Expérience Patient, de quoi parle-t ’on ? Un concept pas si récent…

En 2012, la Haute Autorité de Santé publiait un rapport intitulé « Expérience patient dans l’Infarctus du myocarde »

Dans ce rapport, la HAS précise qu’il n’existe pas de définition standardisée de l’expérience patient dans la littérature.

En effet, selon l’analyse de la littérature réalisée, l’expérience des patients peut être définie comme :

  • « La valeur patient concernant leur expérience des soins reçus et ce qu’ils considèrent inacceptables » (Picker/Commonwealth Program for PatientCentered Care, 1987 ; Projet de recherche qualitative. Harvard Medical School, Gerteis 1993 ; Valerie Billingham 1998)
  • « L’expérience consentie par la personne soignée de la transparence, l’individualisation, la reconnaissance, le respect, la dignité et de la possibilité de faire des choix dans tous les domaines qui touchent aux situations ou relations du soin la concernant » (Berwick 2009)
  • ou encore : (NHS Guide, Information about guidance 138 et Guidance 138 ; 2012 )
    • avoir le bon traitement dans un environnement confortable, soignant et sécurisé, délivré d’une manière calme et rassurante
    • avoir des informations pour faire des choix, se sentir en confiance et pris en charge (sous contrôle)
    • faire l’objet de communication et d’écoute comme un égal, traité avec honnêteté, respect et dignité »

Ainsi, huit dimensions de « patient-centred care » ont été décrites dans la littérature : 1/ l’accès, 2/ le respect pour les valeurs, les préférences et les besoins exprimés des patients, 3/ la coordination et l’intégration du soin, 4/ l’information, la communication et l’éducation, 5/ le confort physique, 6/ l’aide émotionnelle et le soulagement de la peur et de l’anxiété, 7/ l’implication de la famille et des amis, 8/ la transition et la continuité. Un 9ème domaine a été proposé par Cleary en 2010 : la courtoisie.

Et enfin, selon le rapport du King’s Fund de 2010, les mesures de l’expérience rapportées par les patients ou PREMS (Patient-Reported Experience MeasureS) peuvent apporter des informations utiles sur les soins de la perspective du patient, qui par nature reflète l’expérience du process plutôt que le résultat du soin (Devlin Nancy J, & Appleby John, King’s Fund, 2010).

En conclusion de ce rapport, la HAS mentionne que :

« La littérature analysée dans ce rapport permet de proposer les conclusions suivantes :

  • L’Expérience Patient consiste en pratique à solliciter la contribution du patient comme source d’information des soins/prises en charge reçus et programmés, en recueillant notamment sa perception et sa satisfaction de la qualité des soins au sens large : traitements, interventions, communication, information, suivi…. Elle comporte des éléments objectifs et d’autres subjectifs.
  • L’Expérience Patient permet d’identifier des étapes et domaines de la prise en charge à améliorer, des 1ers signes au suivi ambulatoire, et contribue ainsi à améliorer la qualité et la sécurité des soins.
  • L’Expérience Patient a un impact sur l’évolution de la pathologie, la morbi-mortalité à court et moyen terme, le recours aux soins, dont les réhospitalisations. L’effet d’une mauvaise expérience à l’hôpital peut être réversé par une bonne expérience au cours du suivi. La mesure de l’Expérience Patient est ainsi validée dans l’infarctus du myocarde. Elle représente un levier potentiel pour améliorer la qualité et la sécurité des soins et optimiser l’impact clinique (morbi-mortalité – réhospitalisations – qualité de vie). »

En France, L’Institut Français de l’Expérience Patient a été créé en 2016. Il s’agit d’une organisation à but non-lucratif dont la vocation est de contribuer à faire de l’expérience patient un levier de transformation du système de santé en France.

La définition qu’elle propose est inspirée par le Beryl Institute et définit l’Expérience patient comme « L’ensemble des interactions et des situations vécues par une personne ou son entourage au cours de son parcours de santé. Ces interactions sont façonnées à la fois par l’organisation de ce parcours mais aussi par l’histoire de vie de la personne concernée. »

Un concept pas si récent et pourtant…

A l’automne 2018, l’Institut a réalisé en collaboration avec BVA un sondage auprès de professionnels de santé sur l’expérience patient.

Sur les 886 répondants, seulement 55% des répondants connaissaient l’expression « Expérience patient » et depuis moins d’un an pour 30% d’entre eux….

Effet de mode ou nouveau mode de management ?

Un axe prioritaire de Ma Santé 2022

La stratégie annoncée dans Ma Santé 2022 propose une transformation en profondeur du système de santé autour de 3 engagements prioritaires :

  • Placer le patient au cœur du système et faire de la qualité de sa prise en charge la boussole de la réforme
  • Organiser l’articulation entre médecine de ville, médico-social et hôpital pour mieux répondre aux besoins de soins en proximité
  • Adapter les métiers et les formations aux enjeux de la santé de demain

Ainsi, le premier engagement de Ma santé 2022 engage le système de santé et les professionnels à intégrer l’expérience patient comme levier d’amélioration.

En effet, favoriser la qualité, c’est assurer au patient qu’il recevra le bon soin par le bon professionnel au bon moment (la pertinence des soins), c’est prendre davantage en compte son vécu et ses retours d’expérience, mais aussi lui donner accès à une information qui lui permette de devenir acteur de sa santé.

Cela se concrétisera par la mesure systématique d’indicateurs d’efficacité clinique et d’expérience patient sur les 10 parcours présentant le plus d’enjeux en santé publique.

La France ne s’est pas encore vraiment engagée dans la production et la diffusion d’indicateurs de résultats des parcours de soins (ou « outcomes measures »), contrairement à plusieurs pays européens. Au-delà des indicateurs de sécurité (comme les taux de réhospitalisation), les indicateurs d’expérience patient visent à mesurer l’amélioration rapportée par le malade de son état de santé à la suite d’un épisode de soins ou tout au long d’un parcours : par exemple, après une chirurgie de la cataracte, il s’agira de mesurer la capacité du patient à lire le journal; sa capacité à monter l’escalier après une chirurgie de la hanche ou du genou, mais aussi sa qualité de vie pour les pathologies chroniques. Ce sont ces types d’indicateurs qui doivent être désormais mesurés systématiquement, en commençant par les pathologies les plus fréquentes.

Une des ambitions de la Certification 2020 : s’intéresser d’avantage au résultat pour le patient

Le dispositif de certification V2020 répond à l’ambition d’une amélioration de la qualité et de la sécurité des soins qui s’intéresse davantage au résultat pour le patient.

Le référentiel 2020 s’adapte ainsi aux évolutions du système de santé en portant une attention particulière à l’engagement des patients, à la culture de la pertinence et à la coordination des équipes

Cette orientation majeure se décline en un objectif structurant le référentiel 2020 qui porte sur le développement de l’engagement des patients.

« La loi du 4 mars 2002 a consacré les droits pour les patients. La garantie de ces droits est d’autant plus importante que les personnes hospitalisées présentent des vulnérabilités. Au-delà des aspects réglementaires, c’est l’ensemble du positionnement du patient qui a évolué. D’un individu passif dans sa prise en charge, celui-ci a évolué vers un patient disposant de droits, puis enfin à un patient partenaire dans sa prise en charge, voire dans certains cas un patient-expert ou un pair aidant.

L’engagement du patient – c’est-à-dire le partage de la décision quant à sa prise en charge, son

Implication dans les soins, son éducation thérapeutique – est considéré comme fondamental pour la qualité de sa prise en charge et un facteur clé de succès pour son rétablissement, sa rémission ou sa guérison. »

Le premier chapitre du nouveau référentiel est donc consacré au patient. Il est structuré autour de quatre sous-chapitres qui permettent d’apprécier la façon dont le patient est engagé dans sa prise en charge ; de s’assurer que ses droits lui sont bien communiqués et respectés, que ses besoins spécifiques sont pris en compte et que l’association de son entourage et des aidants est réellement mise en œuvre.

Ainsi, la nouvelle procédure de certification des établissements de santé, en écho à Ma Santé 2022, met au cœur du référentiel la prise en compte de l’expérience patient comme levier d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.

Pour vous accompagner dans la compréhension de cette nouvelle approche, la STARAQS a décidé d’organiser, en partenariat avec Institut Français de l’Expérience Patient, une journée dédiée à cette thématique intitulée « L’expérience patient : une nouvelle coopération à inventer »

L’objectif de cette journée est double : elle vise dans un premier temps à vous apporter des éléments pour mieux comprendre ce qu’est l’expérience patient et en quoi cette approche est aujourd’hui devenue incontournable et dans un deuxième temps vous donner l’envie d’agir en donnant la parole aux professionnels de santé déjà engagés dans cette approche pour qu’ils témoignent des démarches réalisées dan un objectif de partage d’expérience.

Cette journée se déroulera le 21 octobre prochain de 9h30 à 17h dans l’amphithéâtre de l’Hôpital Européen Georges Pompidou.

Nous espérons qu’elle sera le point de départ d’une nouvelle dynamique sur cette thématique dans notre région. Elle sera suivie de la mise en place d’un groupe de travail régional afin de poursuivre les travaux engagés dans un esprit de partage et de coopération.

Ce sujet vous intéresse ? Vous cherchez à mieux comprendre ce que recouvre le terme expérience patient ? Vous êtes intéressé par le retour d’expérience d’autres établissements ayant initié des démarches ? Vous souhaitez vous inscrire dans cette nouvelle dynamique ?

Inscrivez-vous et rejoignez-nous le 21 octobre !

Lien vers  le programme

et  le bulletin d’inscription

L’équipe de la STARAQS

La STARAQS , Structure Régionale d’Appui de l’Ile de France  et  l’Institut Français de l’Expérience Patient organisent pour vous une conférence :

L’expérience patient : Une nouvelle coopération à inventer !

Lundi 21 octobre 2019 à 09 h 30

à l’amphithéâtre Hôpital Européen Georges Pompidou

Aujourd’hui levier de la stratégie qualité et sécurité, priorité identifiée de la certification des établissements de santé, la prise en compte de l’expérience patient prend différentes formes.

Venez partager, vous inspirer, prendre des idées pratiques en participant à cette conférence gratuite, destinée à tous les professionnels concernés par cette thématique et travaillant dans les établissements sanitaires et médicosociaux (directeurs, médecins, responsables qualité, représentants des usagers …).

Nous vous invitons à venir accompagné des représentants des usagers de votre structure et vous remercions par avance de diffuser également cette information à vos différents réseaux.

 

Inscrivez-vous en cliquant sur le lien suivant :  https://forms.gle/LtLA9R5jzEJfeXEp9

ou sur le site internet de la STARAQS :  www.staraqs.com

 

En espérant vous rencontrer le 21 octobre à l’amphithéâtre de l’Hôpital Georges Pompidou,

20, rue Leblanc – Paris 75 008

Bien cordialement.

La STARAQS    www.staraqs.com

l’IFEP  http://www.experiencepatient.fr

 

 

L’ARS Ile-de-France lance un appel à projets intitulé « Promouvoir le pouvoir d’agir des usagers et améliorer l’expérience patient au sein de notre système de santé régional ». L’objectif de cet appel à projet est de favoriser la participation et l’implication des patients et de leurs proches dans le projet de soins. […]

Lire la suite

L’ARS Île-de-France lance un appel à candidatures pour recruter les représentants des usagers au sein des Commissions des Usagers des établissements de santé pour la période de décembre 2019 à 2022.

Les représentants des usagers actuellement en poste doivent renouveler leur candidature.

Pour plus de renseignements ?

La révolution numérique qui s’implante progressivement constitue une opportunité pour faciliter le changement dans le respect des valeurs humaines. Ses promesses concernent presque tous les domaines de la santé et de la protection sociale : la réduction des inégalités sociales et de santé, l’engagement des citoyens pour eux-mêmes et pour les autres, l’amélioration de la qualité des pratiques et des parcours, et enfin en tant que support d’innovations technologiques au service des usagers, des professionnels et du système de santé.

La HAS a centré son approche sur quatre axes et  29 propositions qui lui apparaissent, dans une vision prospective, autant de conditions nécessaires pour que le virage numérique déjà amorcé se fasse sous le signe de la confiance et de la qualité.

  • Pour un numérique au service de tous les usagers et de l’engagement de chacun
  • Mettre le numérique au service de la qualité des soins et des accompagnements
  • Organiser l’évaluation des solutions numériques pour développer la confiance
  • Principes de bon usage des données sensibles et de l’intelligence artificielle par la puissance publique.

Pour en savoir plus…

Les professionnels de santé sont en première ligne pour identifier, recueillir et prévenir les événements sanitaires indésirables. Leur signalement est essentiel pour faire progresser les connaissances sur les risques, notamment ceux liés à l’utilisation des produits ou aux actes de soins et assurer la sécurité des patients, des usagers et des professionnels de santé grâce à des mesures préventives et/ou correctives.

Le ministère de la solidarité et de la santé met à disposition des professionnels et des citoyens  un ensemble de supports dont 3 vidéos

permettant de promouvoir la sécurité sanitaire et de diffuser la culture du signalement des événements sanitaires indésirables auprès des professionnels de santé.

https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/securite-sanitaire/article/promotion-de-la-securite-sanitaire-et-du-signalement-kit-d-information

L’ARS Ile de France et l’Omedit lancent la troisième vague de son programme d’accompagnement à la prise en charge médicamenteuse en EHPAD, associant la STARAQS dans les actions de formation.

Deux réunions de lancement de la vague 2019/2020 sont proposées : Mercredi 25 septembre et 2 octobre 2019

La polypathologie, la polymédication, la fragilité des résidents accueillis en EHPAD les exposent à un risque iatrogénique et d’évènement indésirable médicamenteux (EIM) important.  20% des hospitalisations des personnes âgées sont en lien avec un EIM.

Devant ce constat, l’ARS et l’Omedit ont déployé depuis 2017 une campagne régionale pluriannuelle pour l’amélioration et la sécurisation  de la prise en charge médicamenteuse (PECM) en EHPAD. Lors des deux premières vagues, 151 EHPAD se sont engagés dans la démarche.

Cinq priorités ont été retenues par l’ARS :

  • La mise en place d’une gouvernance en termes de PECM,
  • L’autodiagnostic par l’outil Interdiag EHPAD V2 de l’ANAP,
  • Le développement d’une culture de gestion de risque médicamenteuse,
  • L’amélioration de la pertinence des prescriptions et la sécurisation de l’administration,
  • L’implication du résident et des proches est aussi prise en compte.

Votre inscription à ce programme vous permettra de bénéficier d’outils opérationnels et modifiables : procédures, chartes, liste préférentielle de médicaments, vidéo avec grille d’analyse, grille d’audit …

Un tableau individuel est à renseigner et à renvoyer à l’ARS initialement puis à 3, 6 et 12 mois.

Un accompagnement téléphonique personnalisé est proposé par l’Omedit.

Des journées de formations répondant à des demandes des établissements sont organisées. La STARAQS anime une demi-journée de formation sur la déclaration et l’analyse des événements indésirables graves médicamenteux. Une autre formation sera proposée en décembre 2019 sur les troubles de la déglutition et la prise médicamenteuse.

La STARAQS et l’ARS se tiennent à votre disposition si vous souhaitez participer à ces journées de présentation de la démarche :

Pour vous inscrire pour rejoindre la prochaine vague de déploiement, cliquez ici

Pour plus d’informations sur cet accompagnement, merci de contacter l’ARS Ile-de-France à l’adresse suivante : ars-idf-politique-medicament@ars.sante.fr

Les outils du plan d’actions sont disponibles sur le site internet de l’ARS.

 

 

Un  nouveau guide  pour vous aider  et vous accompagner après avoir réalisé une enquête sur la culture de sécurité : Comprendre les résultats, partager et identifier des objectifs pour les traduire en action d’amélioration en utilisant simplement les  composantes de la culture sécurité.

Il est maintenant clairement établi que la cause des évènements indésirables qui surviennent chez les patients est rarement liée au manque de connaissance des professionnels ; le plus souvent  ces évènements indésirables  sont le fait de défauts d’organisation, d’absence de vérification, d’insuffisances de  la coordination ou de la communication, bref qu’ils sont  liés à un manque de culture commune de sécurité  Améliorer la sécurité des patients implique de prendre en compte la culture de sécurité des acteurs.

Trois guides sont à votre disposition

  • Le guide « Enquêtes sur la culture de sécurité : comprendre et agir » (HAS-FORAP, 2019) : pour s’informer et approfondir la notion de culture de sécurité. Après avoir réalisé une enquête sur la culture de sécurité, pour comprendre les résultats, les partager et identifier des objectifs pour les traduire en action d’amélioration en utilisant simplement les 4 composantes de la culture sécurité.

 

L’ASN identifie dans son rapport publié en mai 2019, trois défis pour la sûreté nucléaire et la radioprotection en France : la nécessité d’anticiper, le maintien des marges de sûreté et la mobilisation de la filière nucléaire autour des compétences. […] Lire la suite

Les Français ont toujours une très bonne image de leurs établissements de santé et de leur système de santé (plus de 7 sur 10 ont un avis positif) …
Mais la France est en train de se faire rattraper par ses voisins européens, en tout cas sur le plan des perceptions.[…] Lire la suite