Infirmier(ère) de pratique avancée

Prévue par la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016, la pratique avancée pour la profession infirmière vient d’être reconnue officiellement par décret. La création de ce nouveau métier devrait contribuer à améliorer l’accès aux soins de la population et la qualité des parcours en réduisant la charge de travail des médecins sur des pathologies ciblées.

Article rédigé par Alexia Wawrzyniak – STARAQS


 

L’infirmier(ère) en pratique avancée (IPA), est un nouveau professionnel de santé, à mi-chemin entre l’infirmier et le médecin. Son expertise reconnue par un nouveau diplôme lui confère une plus grande autonomie.

 

Trois domaines d’intervention sont prévus par les textes :

  • Les pathologies chroniques stabilisées et les polypathologies courantes en soins primaires (accident vasculaire cérébral, artériopathies chroniques, cardiopathie, maladie coronaire, diabète, insuffisance respiratoire chronique, maladie d’Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson, épilepsie),
  •  L’oncologie et hémato-oncologie,
  • La maladie rénale chronique, la dialyse et la transplantation rénale.

L’IPA devra choisir au cours de sa formation le domaine dans lequel il souhaite se spécialiser.

 

Un champ de compétence élargi 

L’infirmier(ère) de pratique avancée pourra réaliser des actes jusqu’ici réservés aux médecins, tels :

  • La prescription d’examens complémentaires (ex : bilan sanguin, ECBU, ECG, EFR, examens d’imagerie, débit de fistule artérioveineuse),
  • La prescription de dispositifs médicaux non soumises à prescription médicale obligatoire (ex : fauteuil roulant, dispositifs d’aide à la déambulation, prothèse capillaire, prothèse mammaire externe),
  • Le renouvellement de prescriptions médicales de médicaments anti-cancéreux (le renouvellement ou l’adaptation de la prescription s’effectuant dans le cadre d’une procédure écrite établie par le médecin),

L’IPA sera également autorisé(e) à effectuer certains actes cliniques sans prescription médicale et à en interpréter les résultats pour les pathologies dont il assure le suivi (ex : holter tensionnel, prélèvement sanguin, pose de bandes de contention, réalisation et surveillance de pansements spécifiques, pose de sondes vésicales et rectales, branchement, surveillance et débranchement d’une dialyse rénale ou péritonéale).

 

Un protocole d’organisation obligatoire

L’infirmier(ère) de pratique avancée pourra exercer au sein d’une équipe de soins coordonnée par un médecin (en ambulatoire, en établissement de santé ou médico-social) ou en assistance d’un médecin spécialiste.

Dans le cadre de ce travail en équipe, un protocole d’organisation devra être établi entre le médecin et l’infirmier(ère) de pratique avancée. Il devra préciser :

  • Le ou les domaines d’intervention concernés,
  • Les modalités de prise en charge des patients confiés par le médecin à l’IPA,
  • Les modalités et la régularité des échanges d’information entre le médecin et l’IPA,
  • Les modalités et la régularité des réunions de concertation pluriprofessionnelle destinées à échanger sur la prise en charge des patients concernés,
  • Les conditions de retour du patient vers le médecin.

Le médecin devra informer le patient des nouvelles modalités prévues de sa prise en charge, celui-ci ayant la possibilité de refuser d’être suivi par un(e) IPA.

 

Un diplôme obligatoire

Pour exercer, l’’infirmier(ère) de pratique avancée qui a obligatoirement trois ans d’activité infirmière devra suivre une formation sanctionnée par un diplôme d’état d’IPA précisant la spécialité choisie et reconnue au grade universitaire de master.

La formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier en pratique avancée est structurée en quatre semestres (deux ans) et composée d’enseignements théoriques, méthodologiques, appliqués, pratiques et cliniques ainsi que de deux stages.

La première année de formation, en tronc commun, comprendra des cours d’anglais médical, de santé publique, de sciences infirmières et de pratique avancée. Les futurs praticiens se formeront aussi à l’examen clinique d’un patient, aux outils numériques, aux principes éthiques et juridiques, au travail de recherche.

À l’issue de la première année, les étudiants choisiront l’une des trois spécialités d’intervention qui fera l’objet d’enseignements spécifiques au cours de la deuxième année.

Deux stages, d’une durée minimum de deux et quatre mois, seront obligatoires au deuxième et au quatrième semestres de formation. Au cours du dernier semestre, les étudiants soutiendront également un mémoire de fin d’études.

 

 Une réponse à des enjeux de santé publique

L’infirmier(ère) de pratique avancée contribuera à l’évolution du système de santé en participant à la prise en charge spécifique de patients dans l’organisation du parcours de soins coordonné. L’objectif de la création de ce nouveau métier est d’offrir de nouveaux services à la population et améliorer la qualité du processus de soins dans un contexte de nécessaire restructuration de l’offre de soins (augmentation des patients atteints de maladies chroniques, vieillissement de la population, virage ambulatoire, démographie médicale…).


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