Réforme du métier de médecin coordonnateur en EHPAD

Réforme du métier de médecin coordonnateur en EHPAD

Ce décret vise à clarifier le positionnement complexe du médecin coordonnateur en particulier vis-à-vis des médecins traitants des résidents. Les médecins libéraux ont en charge la prescription médicale de leurs patients, le médecin coordonnateur s’assure de la bonne adaptation des prescriptions aux impératifs gériatriques.

Jusqu’à présent, les prescriptions médicales du médecin coordonnateur étaient restreintes aux situations d’urgence et de risques exceptionnels.

Désormais, la prescription devient possible « pour tout acte, incluant l’acte de prescription médicamenteuse, lorsque le médecin traitant ou désigné par le patient ou son remplaçant n’est pas en mesure d’assurer une consultation par intervention dans l’établissement, conseil téléphonique ou télé-prescription ». L’information du médecin traitant reste une obligation.

Les risques exceptionnels incluent les épidémies de grippe saisonnière en autorisant la prescription de vaccin et d’antiviraux.

Le décret prévoit par ailleurs :

–  la coordination de l’évaluation gériatrique par le médecin coordonnateur. Ce dernier « peut effectuer des propositions diagnostiques et thérapeutiques, médicamenteuses et non médicamenteuses. Il transmet ses conclusions au médecin traitant ou désigné par le patient ».

– le médecin n’a plus l’obligation d’élaborer un livret thérapeutique, ce qui était rarement fait par manque de temps et par la disponibilité de livrets élaborés par les Omedit ou autres structures spécialisées. Il doit cependant toujours contribuer à la bonne adaptation aux impératifs gériatriques des prescriptions.

Autres missions :

– participer à la politique de formation au sein de l’établissement, la possibilité d’accueil d’interne en médecine,

– favoriser les projets de télémédecine,

– contribuer à la fluidification des parcours de soin

– animer une commission de coordination annuelle et non plus deux.

Ce réel élargissement du droit de prescription sera indéniablement bénéfique pour la prise en charge des résidents mais ne résout pas la problématique de l’absence de médecin traitant pour un nombre croissant d’entre eux. Compte tenu de cette évolution, le médecin coordonnateur sera sans doute amené à réaliser des actes de soin au détriment de la coordination, le temps de présence n’étant pas modifié.

Les EHPAD sont, à ce jour, confrontés à une double difficulté : le recrutement de médecin coordonnateur et la démographie déclinante de médecin traitant.

L’avenir nous dira si ces évolutions rendront la fonction de médecin coordonnateur plus attractive.

(1) Décret n° 2019-714 du 5 juillet 2019 portant réforme du métier de médecin coordonnateur en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (publié au JO le 6 juillet 2019)