L’effet tunnel en santé : comment faire pour en voir le bout ? HAS

L’effet tunnel est défini par la HAS comme « toute situation dans laquelle l’attention du professionnel est tellement focalisée sur un objectif qu’il n’entend, ni ne voit des signaux d’alerte qui devraient l’amener à modifier son approche, voire à l’arrêter avant que ne survienne un Evènement Indésirable Associé aux Soins (EIAS) ».

La HAS présente une analyse fort intéressante de l’effet tunnel dans sa collection « Solution pour la Sécurité du Patient » (SSP). Les SSP ont pour objectif de renforcer les mesures de prévention et de permettre soit d’annuler les conséquences d’un évènement indésirable en cours de constitution (récupération), soit de réduire leur impact (atténuation) en fournissant aux professionnels un outil pratique à mettre en œuvre dans leur quotidien.

Pour réaliser ce document, la HAS s’est appuyée sur deux enquêtes de pratiques auprès des professionnels des organismes d’accréditation, chirurgiens et anesthésistes, ainsi que sur la base des EIGS.

Ce document précise que l’effet tunnel :

  • n’est pas si rare
  • concerne tous les professionnels de santé, quelles que soient leur profession, leur spécialité ou leur expérience
  • peut survenir à tout moment, en pré-, per- et post interventionnel
  • aussi bien dans des situations complexes que dans des situations de routine, en situation d’urgence ou en prise en charge programmée
  • peut être responsable de la survenue d’EIAS à la fois graves et évitables, ce qui peut induire une forte culpabilisation des professionnels impliqués.

Les résultats des enquêtes montrent que :

  • Les principaux facteurs favorisants d’un effet tunnel sont une intervention qui se passe mal, le stress lié à une situation inhabituelle et la fatigue
  • Qu’il est difficile de détecter et de s’extraire d’un effet tunnel.

Ainsi, il est préconisé, en cas de difficulté, d’exprimer à voix haute auprès de l’équipe les difficultés, d’oser demander de l’aide à un-e collègue, prendre un temps pour faire une pause ou au moins ralentir brièvement pour réfléchir, afin de sortir de l’effet tunnel et d’éviter que les autres intervenants rentrent dans le même tunnel.

Que faire pour prévenir l’effet tunnel ?

  • Informer et sensibiliser les professionnels à l’effet tunnel
  • Identifier les situations à risque
  • Renforcer le travail en équipe, sécuriser l’environnement de travail et mobiliser les outils disponibles : alarmes sonores, prises en charge protocolisées, check list…
  • La HAS propose un outil mnémotechnique « PAUSE » : si vous êtes Pressé, Affamé, Usé, Seul ou Enervé, il est temps de faire une pause…

Nous vous conseillons vivement de lire ce document de la HAS qui apporte une nouvelle approche sur nos pratiques et dans lequel vous trouverez quelques exemples d’EIAS en lien avec un effet tunnel.

Pour accéder au document, cliquez ICI.